Ici nous pouvons parler, être écouté, reconnu, être conseillé et conseiller, GRATUITEMENT, LIBREMENT & ANONYMEMENT sur des sujets liés au travail. Il peut s'agir d'expériences concernant le burn-out, l'épuisement, le stress, la dépression, le bore-out, les maladies professionnelles. Il n'est pas toujours évident de parler du travail, de ces émotions, ici c'est possible.
Je ne sais pas trop comment raconter mon histoire. Par quoi commencer… Je suis travailleur social dans la protection de l’enfance à domicile. J’ai intégré cette entreprise en octobre 2019. J’ai toujours voulu faire un métier d’aide et de soutien.
Hello, je souhaite partager mon témoignage car je crois me retrouver avec une perverse narcissique comme DG. Comme on le sait tous, colporter des rumeurs, parler mal des gens ou juste critiquer le physique d’un employé ça ne se fait pas. Ma DG est la personne de la boîte qui véhicule tout ça.
Bonjour, j’ai subi un harcèlement moral de la part de mon employeur, une entreprise qui vend des perruques aux femmes atteintes de cancer ou de pelade à Paris.
La gérante, en avait pleinement conscience, plusieurs fois elle me répétait qu’elle ne voulait plus être mon bourreau mais cela continuait. Elle arnaque les personnes qui commande chez elle et lorsque ces clientes appellent le showroom nous avons le droit à des messages comme « je vais bientôt mourir, je ne sors plus de chez moi car je n’ai pas de cheveux, je me fais harceler, je sens le regard des gens et ça me détruit… etc. etc. ».
Bonjour, ma chef me harcèle elle me dit que je fais des histoires. Je n’ai pas le droit de dire bonjour et elle m’a retiré des heures de ménage et m’a menacé que si je répondais pas au téléphone, qu’elle voulait me retirer des heures et aujourd’hui elle m’a redit la même chose. Je ne sais plus quoi faire.
Le harcèlement moral, plus d’informations à ce sujet :
Le verbe « harceler » viendrait du mot « herser », qui signifie, « soumettre à l’action de la herse ». La herse est un instrument à dents de fer ou d’acier, qu’un attelage ou un tracteur traîne roule sur une terre labourée pour briser les mottes, pour enfouir les semences ou les mauvaises herbes ».
Pour en savoir plus sur le harcèlement moral, l’article complet est juste là :
« Tu n’as pas à prendre de vacances… tu n’es pas une employée à problèmes, tu n’es pas mère célibataire avec des enfants… »
« Si j’étais toi, je ferais ce qu’ils vont te dire sans broncher… »
« Si tu prends tes vacances, tu seras dans le viseur des licenciements économiques. Tu auras pris des vacances donc tu n’auras pas contribué comme tout le monde pour sauver la boîte ! »
« Tu étais en télétravail ? écoute, la déclaration à temps partiel sur ton bulletin c’est pour sauver vos postes et sauver la boîte. Estime-toi heureuse et reconnaissante d’avoir encore du boulot ! »
« Tu n’auras qu’une semaine de vacances et la deuxième on la fait sauter ? ça te va ? »
Au cours de mes études d’économie ou de management, j’ai beaucoup entendu parlé de personnages comme Fayol, Taylor, inspirant des modèles franchement pas motivant pour la milléniale/utopiste que je suis ; jusqu’à ce que l’un de mes professeurs nous parle d’une certaine Mary Parker Follett.
Révélation !
Henry Mintzberg, le « gourou » du management disait : « Imaginez, si nous avions passé la plus grande partie du siècle à suivre les enseignements de Mary Parker Follett au lieu de ceux de Fayol ! »
Mary Parker Follett est née à Boston en 1868. Une fois diplômée de Harvard, elle publie différents écrits avant de s’adonner au travail social. Tout au long de sa vie, Mary Parker Follett ne cessera de remettre en question le management, le leadership, le conflit en proposant des théories visant, notamment, à décomplexifier l’environnement professionnel.
J’adore ce pragmatisme, cette sensibilité, cette intelligence !
Trop peu connue à mon gout, je souhaite aujourd’hui partager avec vous quelques-unes de ces pensées sur le travail.
Management dans tout ses états
L’approche follettienne consiste à rapprocher des styles de management à différents états de la matière. En effet, selon Mary Parker Follett, les organisations pourraient passer l’un état solide à un état liquide, et pourquoi pas un jour, à celui d’évanescent.
C’est le monde de l’ordre et de la structure formelle
Les procédures, la hiérarchie pyramidale, l’autorité, l’expertise…
↓
C’est le monde de l’adaptation à l’environnement
Le projet, la prise en compte de l’opportunisme, du temps et du mouvement, celle de la transversalité…
↓
Un monde en quête de sens
Un monde sans maître, un monde sublimé ou vaporisé, dans un monde fait de remise en cause des élites politiques, religieuses et scientifiques. Un mode hyper-complexe, imprévisible, où l’incertain et le chaos se côtoient. C’est aussi un monde qui nécessite inspirations, intuitions, révélations… Quelque chose doit naître du désordre.
Les organisations, plus que jamais, sont confrontées à de nouveaux défis.
Même si nous sommes capables de travailler, dotés d’un savoir-faire, faut-il encore être « dans la mesure de faire » (c’est ce que l’on appelle la capabilité, terme utilisé par l’économiste et philosophe indien, Amartya Sen, prix Nobel de sciences économiques en 1998).
Mais ce « pouvoir d’être et de faire » ne dépend pas, uniquement, de nous. C’est pourquoi je ne donne jamais de « recette miracle anti-burn-out ».
En effet, nous pouvons détenir des capacités individuelles (avoir de l’expérience, avoir le désir d’agir, avoir une capacité de projection, être optimiste…) et ne pas pouvoir développer son potentiel. Dans ce cas-là, l’environnement de travail n’est pas « capacitant ».
Pour mettre en œuvre une capacité, l’environnement de travail doit offrir un contexte propice à l’accomplissement, en facilitant la mobilisation de plusieurs facteurs :
Facteurs individuels : sexe, âge, caractéristiques génétiques, expériences, niveau de formation
Facteurs sociaux : héritage social de l’individu, équipe de travail
Facteurs environnementaux : contraintes et opportunités géographiques et institutionnelles, contexte normatif et culturel, moyens techniques, organisation du travail…
C’est donc en aidant les personnes, à faire que ces facteurs deviennent de véritables ressources, qu’il sera possible de créer un contexte créatif et performant.
Qu’il s’agisse des étudiants, des soignants, des télétravailleurs, ou de ceux qui continuent à travailler dans ce contexte particulier qu’a créée le #COVID-19, tous participent aujourd’hui à forcer les institutions à devenir, non plus apprenantes, mais capacitantes. Au fond, je trouve ça plutôt cool. A voir ce qu’il en restera…
Le harcèlement est un sujet qui me tient particulièrement à cœur.
Nous avons déjà évoqué ces collègues de boulot toxiques appelés « toxifiers » mais nous verrons ici que ces comportements nocifs peuvent créer de véritables bouleversements chez les personnes qui en sont victimes.
Le harcèlement au travail en France, une réalité ?
36% des français, à ce jour, déclarent avoir déjà subi le harcèlement moral au travail (source : Parlons Travail – CFDT). Et, en 2017, sans pour autant se sentir harcelés, 16% des français confient avoir fait face à des comportements « hostiles », et ce, de manière systématique (source : Enquête SUMER 2017).
Voici quelques exemples de comportements « hostiles » au travail :
des situations dégradantes (on laisse entendre que vous êtes dérangés, on vous dit des choses obscènes ou dégradantes, on vous fait des propositions à caractère sexuel de façon insistante),
des situations de déni de reconnaissance (on critique injustement votre travail, on vous charge de tâches inutiles ou dégradantes, on sabote votre travail, on vous empêche de travailler correctement)
des comportements méprisants (on vous ignore, etc.).
Finalement, qu’est-ce que le harcèlement ?
Le verbe « harceler » viendrait du mot « herser », qui signifie, « soumettre à l’action de la herse ». La herse est un instrument à dents de fer ou d’acier, qu’un attelage ou un tracteur traîne roule sur une terre labourée pour briser les mottes, pour enfouir les semences ou les mauvaises herbes ».
Aujourd’hui, harceler quelqu’un est défini comme le fait de « tourmenter, l’inquiéter par de petites mais de fréquentes attaques ». Pour être plus précis, le harcèlement moral est considéré une conduite abusive (humiliations, menaces…) exercée de manière insidieuse et répétée par une personne sur une autre, pour la déstabiliser (Le Petit Robert).
On parle aussi de mobbing
Le terme de « mobbing », tel qu’employé par Heinz Leymann, psychosociologue suédois, trouve son origine dans le verbe anglais « to mob » qui signifie « assaillir, agresser, tourmenter ».
Dans le cadre du travail, le mobbing est défini comme : « une situation communicative qui menace d’infliger à l’individu de graves dommages psychiques et physiques. Le mobbing est un processus de destruction ; il est constitué d’agissements hostiles qui, pris isolément, pourraient sembler anodins, mais dont la répétition constante a des effets pernicieux ».
En effet, selon le psychosociologue suédois, cette répétition de «petites» violence sur une longue durée suffit « à déstabiliser, à angoisser la victime, à la briser et à l’exclure ».
On parle aussi de vampirisme psychoaffectif
Le harcèlement moral a également été qualifié de « vampirisme psychoaffectif ».
Kathleen Rhodes, spécialiste en soins psychiatriques, et Daniel Rhodes, précisent que ce vampirisme se retrouve dans notre vie quotidienne et que « le sang que sucent ces vampires ne court pas dans nos veines : il s’agit de son équivalent psychoaffectif, soit notre fluide énergétique mental et émotionnel ».
Mais alors que cherchent ces vampires au travail ? L’objectif est de puiser l’énergie de leur victime afin d’augmenter la leur. Il est parfois difficile d’admettre que quelqu’un puisse être jaloux de nous (surtout si l’on a peu confiance en soi) et pourtant, il y a quelque chose chez les victimes qui attise l’envie chez les harceleurs, c’est certain. Marie-France Hirigoyen, psychiatre, psychanalyste et victimologue, précise qu’« ils observent avec envie que d’autres individus ont ce qu’il faut pour se réaliser. Passant à côté d’eux-mêmes, ils essaient de détruire le bonheur qui passe près d’eux. »
Mais le harcèlement, CE N’EST PAS :
Ce n’est pas un conflit
Au travail, pour différencier les problèmes relationnels générant des conflits d’un réel harcèlement, il est important de garder à l’esprit que le harcèlement est une suite d’agressions unilatérales. Alors qu’un conflit (qui peut être positif) implique lui, « des interactions et une dynamique qui se poursuit de manière bilatérale ou collective, et dont peut surgir la solution d’un problème » comme le relève très justement Marie Deveaud-Plédran dans sa thèse au sujet du harcèlement dans les relations de travail. Il serait préférable d’utiliser des méthodes de CNV plutôt que le harcèlement…
Ce n’est pas du « stress positif »
Le psychosociologue suédois Heinz Leymann, confirme qu’aucun être humain ne peut résister longtemps au harcèlement (au mobbing), car « pour supporter ces agressions répétées, une personne a besoin de ressources considérables ». Certains professionnels estiment qu’au-delà de 6 mois de harcèlement, le corps et l’esprit commencent à s’épuiser réellement et à laisser des traces indélébiles (autrement appelées « traumatismes » pouvant contribuer à un véritable épuisement professionnel), ce qui n’est absolument pas positif !
Ce n’est pas de l’humour
Qui a déjà entendu ce genre de phrase au boulot ?
« Rohhh mais c’est de l’humour ! », « T’es pas drôle », « T’es trop susceptible ! », « Tu prends tout mal, on peut rien dire ».
Le mieux ne serait-il pas de rire ensemble ? La culture du clash est dangereuse. Amuser la galerie, au risque de blesser, en vaut-il la peine ? Qui doit faire attention ? Celui qui reçoit l’attaque ou celui qui l’envoie (même sous couvert de l’humour) ? Pour autant, en entreprise, nous pouvons rencontrer des «faux comiques ». Vous savez, c’est ce genre de personne qui vise toujours autrui mais jamais lui-même.
En effet, la harceleuse ou le harceleur fait rarement de l’autodérision, elle/il utilise l’humour pour maltraiter l’autre. Ariane Bilheran, psychologue et écrivain française, spécialiste du harcèlement, rappelle que « l’humour est toujours signifiant et jamais anodin ».
Quelles sont les différentes formes que peut prendre le harcèlement au travail ?
Harcèlement individuel : dans ce type de harcèlement, la harceleuse ou le harceleur a une cible bien précise dans sa ligne de mire. L’objectif est de détruire et/ou d’humilier la personne afin de flatter son égo. Ces agressions peuvent venir d’une personne travaillant dans l’organisation (collègue, manager, patron.ne…) ou de l’extérieur (client, fournisseur…)
Harcèlement transversal : ici, les agressions se font entre collaborateurs. L’objectif étant de malmener ses collègues de travail quitte à faire, de l’environnement de travail, un véritable cauchemar (cf. article sur les toxifiers)
Harcèlement stratégique : le harcèlement stratégique consiste à pousser à bout une personne dans le but qu’elle n’en puisse plus et décide de capituler. C’est une méthode de « management » qui incite les travailleurs à démissionner (moyen de détourner les formes légales du licenciement comme l’explique très bien Didier Bille dans son livre « DHR, la machine à broyer »)
Harcèlement institutionnel : le harcèlement est une culture dans certaines organisation et parfois, il est même valorisé. Selon Alain Labruffe, docteur en psychologie du travail, l’objectif de la direction est de « générer des situations chroniques d’épuisement professionnel en laissant libre court à la prolifération de harceleurs », à la montée en puissance des « petits chefs » et aux phénomènes de groupe destructeurs.
Que dit la loi ?
Le code du travail rappelle qu’aucun salarié ne doit subir des agissements répétés de harcèlement moral qui ont pour objet ou pour effet une dégradation de ses conditions de travailsusceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel (article L. 1152-1 du code du travail).
Le fait de harceler est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 € d’amende (article 222-33-2 code pénal).
L’entreprise a besoin d’évoluer vers la prise en compte de l’autre et si l’on n’a pas fait un tant soit peu le tour de soi-même, comme le dit si bien Fabrice Luchini, comment peut-on s’intéresser à autrui ?